Friends I will remember you
Think of you
Pray for you
And when another day is through
I’ll still be friends with you…
Moi qui avais réussie à me convaincre que l’entrée à la maternelle serait facile… je me retrouve avec une petite Lisandre complètement désemparée à l’idée de perdre ses amis de la garderie. En larmes, elle me dit qu’elle veut rester à la garderie pour toujours, parce qu’elle ne veut pas perdre Marianne, Chloé, Marika, Zoé, Mathilde, Victoria, Stella-Marianne, Alessia, Manu, Linux, Axel, etc. Même si je suis prête à faire des efforts pour conserver certaines amitiés, je sais très bien qu’elle ne reverra pas la plupart d’entre eux. Premièrement, les amis de la garderie de l’Université sont dispersés aux quatre coins de la ville. Ils fréquenteront donc des écoles différentes. Deuxièmement, le groupe d’amis de Lisandre ressemble à une mini délégation de l’ONU. En provenance du Mexique, du Rwanda, du Maroc, de Madagascar, de l’Italie, de l’Allemagne, plusieurs enfants retourneront dans leur pays éventuellement, une fois les études de papa-maman terminées.
J’essais de lui faire voir le tout avec un peu de philosophie :
- « Penses à tous les beaux moments que tu as vécus avec tes amis. Ces souvenirs resteront ancrés dans ta mémoire. Tu as plein de belles photos pour t’aider à te rappeler.
- Marianne! Whaaaaaaaa!
- Voyons Loulou…
- Victoria! Whaaaaaaa!
- Je sais, je sais… »
Je sais ce que Lisandre ressent…
Karin, Vanessa, Lorrie, Carmen, Michèle, Clara, Katie, Jeanin,… De toutes ces amies rencontrées à l’étranger (je considère l’Alberta comme faisant partie de l’étranger) qui ont fait partie de ma vie plus ou moins longtemps et qui auraient pu devenir des sœurs pour moi, seules Carmen et Michèle sont restées. C’est triste, mais lorsqu’on change de pays ou de province trois fois en moins de dix ans, c’est ce qui arrive. On se rencontre, on devient amis un peu comme des enfants, parce que l’autre est là, parce que l’autre est seul et que nous aussi on se sent seul, parce qu’on ne connaît personne d’autre et que l’autre semble être prêt à nous ouvrir son cœur. Plus on se connaît, plus on s’attache. On se découvre toutes sortes de points en commun, on mise là-dessus pour développer notre amitié.
Puis vient le moment de déménager, ou vient le moment où l’autre doit partir. On se promet de rester en contact : « écris-moi dès que tu arrives pour me raconter comment s’est passé le déménagement ». On s’envoie plusieurs courriels au cours des premières semaines, puis un peu moins au cours des mois qui suivent, puis plus du tout, sauf peut-être une carte à Noël, et encore là… On partage les mêmes bonnes intentions de garder contact, mais on réalise rapidement que la vie prend trop souvent le dessus et nous empêche de faire tout ce qu’on aimerait. C’est difficile de demeurer amis quand l’autre habite la France, le Portugal, les Etats-Unis, le Mexique, le Canada anglais ou le Cameroun.
Je crois tout de même que le seul point négatif lorsqu’on s’investie dans une nouvelle amitié, c’est de devoir envisager qu’elle se terminera peut-être un jour. Parfois elle reste pour toute la vie. Dans ce cas, c’est merveilleux. Lorsque cette amitié finit par s’éteindre, il nous reste alors à se remémorer les bons souvenirs, les cafés que nous prenions ensemble le vendredi après-midi en pratiquant mon espagnol, la friperie que nous avions organisée avec tellement de cœur, la centaine de crêpes que nous avions faite en une soirée pour le déjeuner du lendemain au bureau, et tout le reste.
J’ai une petite Lisandre à consoler. Parce qu’avant de pouvoir se dire qu’il lui reste au moins les bons souvenirs, il lui faut faire son deuil de Marianne, Chloé, Marika, Zoé, Mathilde, Victoria, Stella-Marianne, Alessia, Manu, Linux, Axel, etc. …
Je crois tout de même que le seul point négatif lorsqu’on s’investie dans une nouvelle amitié, c’est de devoir envisager qu’elle se terminera peut-être un jour. Parfois elle reste pour toute la vie. Dans ce cas, c’est merveilleux. Lorsque cette amitié finit par s’éteindre, il nous reste alors à se remémorer les bons souvenirs, les cafés que nous prenions ensemble le vendredi après-midi en pratiquant mon espagnol, la friperie que nous avions organisée avec tellement de cœur, la centaine de crêpes que nous avions faite en une soirée pour le déjeuner du lendemain au bureau, et tout le reste.
J’ai une petite Lisandre à consoler. Parce qu’avant de pouvoir se dire qu’il lui reste au moins les bons souvenirs, il lui faut faire son deuil de Marianne, Chloé, Marika, Zoé, Mathilde, Victoria, Stella-Marianne, Alessia, Manu, Linux, Axel, etc. …