Des choses à dire...

« La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent » Albert Camus

lundi 12 novembre 2007

L'impossibilité d'être mère et femme en même temps, ou l'éloge du pantalon

Il y a des jours où je me dis que je ne pourrais pas me sentir moins incompétente, moins non-attirante, moins nullement sexy… Vous savez, ces jours où l’on aurait envie d’entrer sous un tapis pour être certain(e) de ne pas être vu(e)? Voici un abrégé de la journée d’enfer que je viens de passer :

Les matins où je vais au travail, plutôt que d’enfiler mon costume d’étudiante—composé d’un jeans usé, d’un chandail trop grand et de souliers plats—j’enfile mon costume de « femme sérieuse », composé celui-ci de vêtements propres, dignes de l'adulte que je suis supposée être. Attendue pour une réunion ce matin, j’ai opté pour une jupe en haut des genoux et pour mes souliers à talons habituels.

Combien d’entre vous avez déjà reconduit vos enfants à l’école et à la garderie en talons hauts et en jupe courte? Laissez-moi vous dire que cela relève de l’exploit!

8 h 15 am : comme trois matins sur cinq, Lisandre est en retard pour la maternelle, qui débute à 8 h 12 (non mais pourquoi 8 h 12 au fait? Pourquoi pas 8 h 10, ou 8 h 15?). C’est la course pour entrer dans l’école. Dans le vestiaire, en me penchant pour ramasser son sac-à-dos tombé par terre, j’entends « crac! » :

- « Ha Fu…! Ma jupe, calv
- Qu’est-ce qu’il y a maman?
- La jupe de maman a fait « crac »… »

Lisandre ainsi que les deux autres petites filles qui sont en train d’enfiler leurs souliers juste à côté, éclatent de rire comme si je venais de leur raconter la blague du siècle.

- « Hahaha! (rire forcé de ma part) C’est drôle hein les filles?
- Ouiiiiii! Hihihi! »

La couture de derrière de ma jupe est effectivement en train de céder. En tâtant du bout des doigts, j’estime que les dommages n’excèdent pas un ou deux centimètres. Bon, je me dis que ce n’est pas si grave. Puis de toutes manières, je n’ai pas le temps de retourner à la maison pour me changer car je suis attendue pour 9 heures à la Faculté.

8 h 42 : nous arrivons à la garderie de Manu. En me penchant pour sortir bébé de son siège d’auto, le fameux « crac » se fait entendre à nouveau.

- « Voyons, maudite marde! Est-ce que je suis rendue tellement grosse que mes vêtements me pètent sur le dos?! » (j’ai effectivement gagné quelques livres à force de manger du chocolat—équitable tout de même—pour me donner de l’énergie en vue de demeurer éveillée lorsque je dois étudier tard le soir)

Steph me regarde sans dire un mot. Il sait qu’un fou rire lui coûterait très, mais vraiment très cher…

9 h 17 : en retard, j’arrive à ma réunion, les cheveux trempés de sueur à force de courir depuis mon réveil. J’ai désespérément besoin de café—de café fort, il va de soit. Je m’excuse, on me pardonne. Après tout, la prof que je rencontre a deux marmots à peine plus vieux que les miens. J’apprécie ce moment de solidarité féminine…

Je travaille comme une folle pour le reste de la matinée, je cours—encore—pour me rendre à mon cours de 12 h 30, puis de retour à mon bureau à 15 h 30, j’étudie jusqu’à 17 h. avant de partir chercher les enfants.

17 h 15 : en attachant Manu dans son siège d’auto au retour de la garderie, ma jupe maudite fend jusqu’aux fesses…

Il va sans dire que les jupes, c’est fini pour moi… Je m’en tiendrai dorénavant au pantalon! Avez-vous déjà vu un pantalon péter sur le dos de quelqu'un? Pas moi...

Dites-moi, lorsqu’une femme devient mère, doit-elle automatiquement cesser d’être femme? Maman et sexy ne vont pas de paire, n’est-ce pas? Pas toujours du moins.

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